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Projet de communiqué

Réponse à l’enquête du Défenseur des droits sur la restauration scolaire

Proposé au Conseil fédéral d’EELV

mercredi 5 septembre 2012, par Natalie Gandais

Tandis que la crise alimentaire mondiale s’aggrave, le Défenseur des droits enquête sur les cantines scolaires. Europe-Écologie Les Verts rappelle ses priorités pour la restauration collective : améliorer la qualité des repas par le passage au bio, généraliser l’accès aux repas végétariens et lutter contre le gaspillage alimentaire.

A cause des modes de culture et d’élevage, du transport, de la conservation, de la transformation, de l’emballage des aliments, le système alimentaire mondial émet à lui seul la moitié des gaz à effet de serre. Pour améliorer la qualité des repas tout en luttant contre le changement climatique, nous souhaitons que la restauration scolaire utilise le plus souvent possible des aliments issus de l’agriculture biologique, frais, de saison et produit localement. Nous invitons les collectivités responsables de la restauration scolaire à contribuer à l’organisation des filières alimentaires locales, ainsi qu’à l’éducation des enfants et à l’information des parents en matière d’alimentation.

La crise climatique (sécheresse tous les deux ou trois ans, cette année en Amérique du Nord), l’utilisation des terres pour l’urbanisation, les agro-carburants et la nourriture pour bétail provoquent une envolée des prix alimentaires sur le marché mondial, attisée par la spéculation. La crise alimentaire ne frappe pas seulement les pays pauvres mais aussi les Français. On ne la réduira qu’en acceptant de modifier nos habitudes alimentaires et de diminuer notre consommation de produits animaux (viande, poisson, oeufs, produits laitiers) au profit des protéines végétales. Dans ce but, nous demandons l’abrogation du décret et de l’arrêté du 30 septembre 2011 qui favorisent radicalement l’emploi de produits animaux en restauration scolaire, et que de nouvelles directives soient prises pour généraliser l’offre d’alternatives végétariennes : les plats protidiques végétariens sont moins coûteux, ne font pas l’objet d’interdits religieux et sont une réponse équilibrée sur le plan nutritionnel aux enfants qui ne mangent pas de viande à la cantine.

Par son contrecoup sur les prix des produits sains, la crise alimentaire est aussi une crise sanitaire : diabète, obésité, maladies cardio-vasculaires, cancers sont dûs aux effets néfastes d’aliments trop gras, trop sucrés, trop salés, contaminés par les résidus chimiques de l’agriculture intensive et les additifs de l’industrie agro-alimentaire. Aliments transformés que les ménages modestes obtiennent à bas prix dans les grandes surfaces. La restauration scolaire, concernant la santé des plus jeunes, doit plus que jamais offrir des produits sains. Nous souhaitons que les collectivités s’engagent à limiter l’usage des produits transformés de l’agro-alimentaire.

Enfin, alors que les collectivités locales font leur possible pour maintenir des tarifs de repas accessibles, la lutte contre le gaspillage d’argent que constitue le gaspillage alimentaire devrait devenir une priorité nationale. En restauration scolaire, cela signifie notamment de renoncer aux repas à 5 composantes.