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Vert Contact Ile-de-France n° 58 - Avril 2012

Manger mieux, jeter moins !

Des nouvelles du front contre la malbouffe à l’école

lundi 16 avril 2012, par Natalie Gandais

En 2012, on tombe malade de ce qu’on mange, 40% des aliments produits dans le monde sont gaspillés et jetés, tandis que les famines accablent les habitants du Tiers-monde. Que faire, localement ?

Grâce aux efforts de nos élu-e-s et à la demande des parents, la qualité de la restauration scolaire s’améliore. Les commandes publiques de produits de l’agriculture biologique rassurent la filière bio en Ile-de-France et lui permet de mieux s’organiser. Ainsi, en mars dernier a été inauguré aux Mureaux le premier atelier de transformation de légumes bio dans notre région, pour répondre à la demande de la restauration collective en légumes de 4e gamme (lavés, épluchés, ébouttés...)

Dans un contexte économique de crise, alors que les parents et les collectivités peinent à boucler leur budget, comment trouver de l’argent pour acheter des produits bio ?

En luttant contre le gaspillage alimentaire. Ainsi, à Plaine centrale de Val de Marne (où 13 000 repas sont préparés quotidiennement par une cuisine centrale), une enquête a révélé que 60 % du pain, 37% de la viande, 39 % des desserts étaient jetés ! Ces chiffres ont eu l’effet d’un électrochoc sur le personnel et ont permis d’engager une profonde modification des menus, avec notamment des portions plus petites, du pain bio en tranches à tous les repas, et l’introduction d’alternatives végétariennes pour les enfants qui refusent la viande.

Diminuer la viande dans les menus, proposer des plats dans lesquels la ration de protéines nécessaire à l’équilibre alimentaire est issue des céréales et des légumineuses, ça permet de dépenser moins et c’est utile pour la planète. Les agronomes, l’ONU, l’Académie des sciences le disent : ce n’est qu’en réduisant la consommation de viande dans les pays développés qu’on parviendra à vaincre la faim dans le monde, parce qu’il faut dix fois moins de surface agricole pour produire un kilo de protéines végétales que pour un kilo de protéines animales.

Puisque l’éducation à l’alimentation passe par l’école, c’est une bonne raison pour remettre à l’honneur, dans les cantines de nos villes et nos banlieues cosmopolites, la diversité des cuisines du monde (couscous poids chiches du Mahgreb, riz et haricots rouges d’Amérique du sud, curry de lentilles indien, etc) qui savent utiliser les protéines végétales !

Natalie Gandais

Villejuif

Conseillère fédérale

Responsable du groupe de travail national sur l’alimentation