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Vert-Contact IDF n°47 - mai 2009

Sobriété alimentaire : la corde sensible

vendredi 22 mai 2009, par Natalie Gandais

Pour nourrir la planète et ses 9 milliards d’habitants annoncés en 2050, il va falloir changer de régime, et convaincre les habitants des pays riches de revenir à une alimentation moins carnée : l’empreinte écologique de la viande est 10 fois plus grande que celle des protéines végétales.

Voir cet article sur le site des Verts Ile deFrance

Dans notre combat pour l’agriculture biologique, et notamment pour introduire les produits bio dans la restauration collective, nous sommes confrontés au coût élevé des produits, et à leur relative rareté. Une des solutions pour rester dans des prix de repas acceptable en collectivités est de remplacer les protéines animales par des protéines végétales (en associant céréales et légumineuses) mais là, nouveau problème, dès qu’on dit « menu végétarien », on est soupçonnés d’être des hippies sectaires...

Pourtant, jusque dans les années 60, la viande, en France, était rare et chère, et la plupart des familles n’en mangeait pas tous les jours, mais plutôt une ou deux fois par semaine seulement. Ce n’est qu’avec le développement de l’élevage intensif d’animaux nourris au régime maïs-soja, avec son cortège de catastrophes sanitaires (veau et poulet aux hormones, vache folle), environnementales (pollution des sols et des eaux par les engrais et pesticides, épuisement des réserves en eau pour l’arrosage du maïs, destruction de la forêt amazonienne pour la culture du soja) et sociales, que la viande est devenue tellement abondante chez nous.

L’introduction des protéines végétales en remplacement de la viande peut être proposée en copiant les régimes indien (riz-graine), sud-américain (maïs-haricot), asiatique (riz-soja), nord-africain (couscous-pois chiche). Pourtant, chez nous, « avant », on se nourrissait ! Nos mères savaient cuire des soupes aux haricots ou aux lentilles ! Et, surprise, c’est en faisant cette remarque à des responsables de la restauration collective, réticents à changer leurs habitudes de travail, que je les ai vu fondre.

Nos anciennes recettes sont-elles perdues ? Appel à témoignage : nous invitons les militants à nous communiquer les menus de leurs grand-mères, qui seront placées dans une rubrique spéciale « conversion alimentaire » du site.

Natalie Gandais-Riollet
porte parole